vendredi 27 novembre 2015

DECLARATION DES ELUS DU SNASUB A LA CAPA DU 23 NOVEMBRE CATEGORIE C

 En finir avec l’individualisation : non au RIFSEEP !

 Instauré par décret interministériel en mai 2014, le RIFSEEP, nouveau régime indemnitaire applicable au 1er janvier 2017, constitue une menace supplémentaire contre les garanties statutaires, contre les services publics et contre notre droit à la carrière.
 Il va plus loin encore que la PFR, dans son champ d’application puisqu’il concerne tous les fonctionnaires mais aussi dans ses modalités.
 Le RIFSEEP porte atteinte au principe de la séparation du grade et de l’emploi, en vertu duquel tout fonctionnaire titulaire a vocation à occuper n’importe quel emploi de son corps. Dorénavant, avec le RIFSEEP, et dans la continuité de la PFR qui a fait tant de dégâts, notre rémunération dépendra de moins en moins de notre indice, fonction de notre grade et ancienneté mais des fonctions que notre hiérarchie nous aura attribuées et de l’évaluation de notre « mérite ».
 Le RIFSEEP supprime la garantie dont chaque fonctionnaire dispose encore aujourd’hui de voir sa rémunération globale (traitement + primes) maintenue quel que soit le poste occupé, et de la voir progresser avec son déroulement de carrière. Il s’agit d’une étape importante vers les parcours professionnels laissés à l’arbitraire de la hiérarchie, que le gouvernement veut substituer au déroulement de carrière à l’ancienneté.
 Le RIFSEEP est un frein au droit à mutation. D’une part, parce que les agents ne prendront pas le risque de muter sur des postes appartenant à un « groupe fonctions » inférieur puisque dans ce cas leur prime diminuerait, parfois de façon très conséquente ; d’autre part, parce qu’on s’oriente avec cette fonctionnalisation de nos carrières vers la généralisation des postes à profils qui rompent l’égalité de traitement en donnant tous pouvoirs à la hiérarchie pour choisir les agents, sans contrôle des CAP .
 Le RIFSEEP menace gravement les garanties statutaires. En effet, la circulaire l’instaurant chez les adjoints administratifs intègre dans les 2 « groupes fonctions » de ces corps, de nombreuses « fonctions-types » relevant de la catégorie B ! Sans toucher aux statuts particuliers, le RIFSEEP aboutit donc à entériner le fait de sous-payer les agents au regard de leurs tâches en privilégiant uniquement l’indemnitaire, fortement individualisé et aléatoire. C’est un outil qui bouche toute perspective de requalification massive des postes et de reclassement des agents concernés dans le corps supérieur.
 Le RIFSEEP participe d’une politique salariale affaiblissant les services publics en instaurant une prime liée à la « performance ». Avec cette prime à la « performance », les agents auront tendance à réaliser en priorité leurs tâches les plus visibles et rapides, la collaboration sera réduite et la concurrence exacerbée. Ils auront intérêt à évincer les usagers les plus longs ou difficiles à servir. Ce complément annuel remet en cause le droit à « l’égalité de traitement » des usagers.
 L’objectif de cette réforme est de réaliser d’importantes économies sur la masse salariale en augmentant la productivité des agents et en individualisant leurs traitements pour briser les solidarités et garanties collectives. L’harmonisation des régimes doit en outre faciliter la mobilité interministérielle forcée, dans un contexte de suppressions de postes massives et de restructurations.
 Pour toutes ces raisons, le RIFSEEP constitue une attaque majeure contre les statuts, la fonction publique de carrière et les services publics. Alors que l’ensemble des syndicats, à l’exception de la CGC, avait voté contre le projet de décret au Conseil Supérieur Fonction Publique d’État en 2013 ; alors que l’ensemble des syndicats continue de désapprouver le RIFSEEP, le SNASUB FSU a boycotté les groupes de travail organisés par le Rectorat refusant ainsi de participer au classement entre les collègues  :
Le SNASUB-FSU avec la FSU se prononce
Pour toute action visant à arrêter l’application du RIFSEEP :
pour l’abrogation du décret interministériel et de la circulaire d’application aux agents de catégorie C ;
pour la revalorisation des régimes indemnitaires, pour un alignement sur le taux ministériel le plus favorable et commun à tous les agents d’un même corps, préalable à l’intégration des primes dans les traitements et ainsi leur disparition ;
pour le déblocage immédiat du gel du point d’indice et le rattrapage du pouvoir d’achat.