COMITE TECHNIQUE ACADEMIQUE
du 17 03 2015-
Déclaration liminaire de la FSU
Depuis
les tragiques événements de janvier, l’École est au centre des
débats. A la FSU, nous souhaitons affirmer que l’école n’a pas
failli et qu’il serait vain de tout faire porter sur sa
responsabilité. Il ne suffira pas de quelques cours de morale laïque
pour que tous les jeunes se sentent appartenir à la République. Les
fractures actuelles sont autant sociales que scolaires. Il faut donc
agir avec détermination sur les deux terrains. L’urgence est donc
de peser sur l’environnement social, économique, culturel, sur
l’habitat afin de recréer les conditions d’une meilleure mixité
sociale. Pour aider l’école dans sa transmission des valeurs de
laïcité, il faut que les jeunes fassent l’expérience de
l’égalité et de la fraternité une fois passées les grilles de
l’école.
Le
système éducatif souffre des annonces hebdomadaires tous azimuts.
Il faut se concentrer sur les urgences : la lutte contre l’exclusion
sociale et scolaire, le développement de la mixité dans les écoles
et les établissements scolaires mise à mal par les politiques «
d’assouplissement de la carte scolaire », l'amélioration des
conditions de travail, la
baisse des effectifs par classe,
la formation des personnels, la revalorisation des salaires. La
question des effectifs élèves est particulièrement sensible dans
notre académie, et nous regrettons que le projet académique
n'intègre pas cette problématique.
Sur
l'éducation prioritaire, la FSU dénonce votre décision de créer
des postes spécifiques dans les établissements REP+ : outre
que la date de tenue de ce CTA rend son avis complètement accessoire
sur cette mesure décidée sans réelle concertation, elle n'est pas
de nature à améliorer la situation dans ces établissements, créant
aussi le risque d'y laisser des postes vacants. Elle rompt de plus
l’équité entre les personnels dans le cadre du mouvement, et
contraint les équipes en place à s'interroger sur leur maintien ou
pas dans ces établissements.
Sur
la réforme des collèges, nous tenons tout d'abord à dénoncer une
fois de plus votre expérimentation sur la LV2 en 5e. Les annonces de
cette semaine, par la ministre sur la généralisation de cette
expérimentation à toute la France, sans aucun bilan académique,
montre bien, comme nous le pressentions, que les élèves de cette
académie ont servi de faire valoir pour une décision idéologique
et budgétaire, loin des préoccupations pédagogiques...
Sur
l'ensemble de la réforme, le projet reprend toujours les mêmes
rengaines éculées (autonomie, mise en cause des disciplines
scolaires, accompagnement, accumulation des hiérarchies et
multiplication des réunions…), et ne s'attaque pas aux vrais défis
et notamment les effectifs, le travail en groupes, la concertation
des équipes : pire, il tente d'introduire l'accompagnement
personnalisé qui ne tire pas les leçons de son échec au lycée.
Après
les suppressions de postes qui ont connu une ampleur considérable
les années passées, le peu de créations actuelles est très
insuffisant pour faire face à l'augmentation du nombre d'élèves, à
l'accroissement de leurs besoins dans un contexte de crise sociale, à
l'accroissement des tâches administratives, à l'amélioration de
l’encadrement, de la médecine de prévention, etc : on ne
peut pas répondre aux besoins nouveaux par simple redéploiement
Des moyens nouveaux sont nécessaires pour améliorer les conditions
de travail des personnels ,la revalorisation de leur traitement Il
y urgence à mettre fin au gel du point d’indice Pour ces raisons
la FSU (avec d'autres organisations syndicales de la fonction
publique) appelle les personnels à participer à la journée de
grève interprofessionnelle du 9 avril 2015.
Pour
les personnels administratifs :
Nous
tenons à rappeler notre position sur la requalification des postes
de gestionnaire matériel. Pour nous, un gestionnaire, adjoint au
chef d'établissement, doit être un personnel de catégorie A quels
que soient les effectifs de l'établissement.
Pour
les services, qui ont connu des suppressions massives de personnels,
nous nous opposons à la récupération de deux supports de
catégorie A pour recruter deux médecins de prévention. Nous
sommes convaincus du besoin et de la nécessité de ces deux postes
de médecin, mais pas au détriment de la filière administrative.
Quant
à la création du Service Mutualisé (SEM), sans dialogue social,
nous nous opposons à sa création car il se fait au détriment du
service de proximité pour les usagers. On transfère des missions
de proximité des services départementaux vers les services
académiques.
Quant
au régime indemnitaire des personnels ATSS, la FSU constate que le
régime indemnitaire augmente au détriment du salaire pour toutes
les catégories et rappelle son opposition au salaire trinôme qui
s'installe au travers de la RIFSSEP et même la catégorie C.
Pour
les postes de CPE, nous formulons la demande d'une présentation des
documents qui distinguent les personnels de direction des personnels
d'éducation et nous demandons un groupe de travail sur
l'implantation des postes de CPE .
Ce
comité examine les axes de la formation initiale et continue des
personnels. Nous souhaitons rappeler à cette occasion qu'une réunion
de bilan de la mise en place de l'ESPE avait été promise devant ce
Comité. Elle devrait comprendre une analyse des moyens mobilisés,
et l'identification des problèmes rencontrés afin d'agir sans
tarder pour assurer une rentrée prochaine plus sereine.