mercredi 18 mars 2015



COMITE TECHNIQUE ACADEMIQUE du 17 03 2015- 
Déclaration liminaire de la FSU

Depuis les tragiques événements de janvier, l’École est au centre des débats. A la FSU, nous souhaitons affirmer que l’école n’a pas failli et qu’il serait vain de tout faire porter sur sa responsabilité. Il ne suffira pas de quelques cours de morale laïque pour que tous les jeunes se sentent appartenir à la République. Les fractures actuelles sont autant sociales que scolaires. Il faut donc agir avec détermination sur les deux terrains. L’urgence est donc de peser sur l’environnement social, économique, culturel, sur l’habitat afin de recréer les conditions d’une meilleure mixité sociale. Pour aider l’école dans sa transmission des valeurs de laïcité, il faut que les jeunes fassent l’expérience de l’égalité et de la fraternité une fois passées les grilles de l’école.
Le système éducatif souffre des annonces hebdomadaires tous azimuts. Il faut se concentrer sur les urgences : la lutte contre l’exclusion sociale et scolaire, le développement de la mixité dans les écoles et les établissements scolaires mise à mal par les politiques « d’assouplissement de la carte scolaire », l'amélioration des conditions de travail, la baisse des effectifs par classe, la formation des personnels, la revalorisation des salaires. La question des effectifs élèves est particulièrement sensible dans notre académie, et nous regrettons que le projet académique n'intègre pas cette problématique.
Sur l'éducation prioritaire, la FSU dénonce votre décision de créer des postes spécifiques dans les établissements REP+ : outre que la date de tenue de ce CTA rend son avis complètement accessoire sur cette mesure décidée sans réelle concertation, elle n'est pas de nature à améliorer la situation dans ces établissements, créant aussi le risque d'y laisser des postes vacants. Elle rompt de plus l’équité entre les personnels dans le cadre du mouvement, et contraint les équipes en place à s'interroger sur leur maintien ou pas dans ces établissements.
Sur la réforme des collèges, nous tenons tout d'abord à dénoncer une fois de plus votre expérimentation sur la LV2 en 5e. Les annonces de cette semaine, par la ministre sur la généralisation de cette expérimentation à toute la France, sans aucun bilan académique, montre bien, comme nous le pressentions, que les élèves de cette académie ont servi de faire valoir pour une décision idéologique et budgétaire, loin des préoccupations pédagogiques...
Sur l'ensemble de la réforme, le projet reprend toujours les mêmes rengaines éculées (autonomie, mise en cause des disciplines scolaires, accompagnement, accumulation des hiérarchies et multiplication des réunions…), et ne s'attaque pas aux vrais défis et notamment les effectifs, le travail en groupes, la concertation des équipes : pire, il tente d'introduire l'accompagnement personnalisé qui ne tire pas les leçons de son échec au lycée.

Après les suppressions de postes qui ont connu une ampleur considérable les années passées, le peu de créations actuelles est très insuffisant pour faire face à l'augmentation du nombre d'élèves, à l'accroissement de leurs besoins dans un contexte de crise sociale, à l'accroissement des tâches administratives, à l'amélioration de l’encadrement, de la médecine de prévention, etc : on ne peut pas répondre aux besoins nouveaux par simple redéploiement Des moyens nouveaux sont nécessaires pour améliorer les conditions de travail des personnels ,la revalorisation de leur traitement Il y urgence à mettre fin au gel du point d’indice Pour ces raisons la FSU (avec d'autres organisations syndicales de la fonction publique) appelle les personnels à participer à la journée de grève interprofessionnelle du 9 avril 2015.

Pour les personnels administratifs :
Nous tenons à rappeler notre position sur la requalification des postes de gestionnaire matériel. Pour nous, un gestionnaire, adjoint au chef d'établissement, doit être un personnel de catégorie A quels que soient les effectifs de l'établissement.
  • Pour les services, qui ont connu des suppressions massives de personnels, nous nous opposons à la récupération de deux supports de catégorie A pour recruter deux médecins de prévention. Nous sommes convaincus du besoin et de la nécessité de ces deux postes de médecin, mais pas au détriment de la filière administrative.
    Quant à la création du Service Mutualisé (SEM), sans dialogue social, nous nous opposons à sa création car il se fait au détriment du service de proximité pour les usagers. On transfère des missions de proximité des services départementaux vers les services académiques.
    Quant au régime indemnitaire des personnels ATSS, la FSU constate que le régime indemnitaire augmente au détriment du salaire pour toutes les catégories et rappelle son opposition au salaire trinôme qui s'installe au travers de la RIFSSEP et même la catégorie C.
Pour les postes de CPE, nous formulons la demande d'une présentation des documents qui distinguent les personnels de direction des personnels d'éducation et nous demandons un groupe de travail sur l'implantation des postes de CPE .

Ce comité examine les axes de la formation initiale et continue des personnels. Nous souhaitons rappeler à cette occasion qu'une réunion de bilan de la mise en place de l'ESPE avait été promise devant ce Comité. Elle devrait comprendre une analyse des moyens mobilisés, et l'identification des problèmes rencontrés afin d'agir sans tarder pour assurer une rentrée prochaine plus sereine.